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8 - L'INTELLO

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Dernière mise à jour : 9 avr. 2024

Après des aventures comme la dernière, j’ai senti que le moment était venu de changer de train de vie. Lorsque mon dernier contrat dans le Grand Nord s’est terminé, j’ai repensé mes plans de carrières et préparé un retour aux études. J’allais tenter de gagner ma moulée et celle de mon chat en réalisant un certificat en révision professionnelle.

 

C’est ainsi que je me suis retrouvée à plein temps à la maison, à étudier à distance. Arthur et moi étions déjà très proches. La proximité sans interruption a encore renforcé nos liens. Mon matou est devenu ma plus proche fréquentation quotidienne comme être vivant, en oubliant mes plantes vertes et les mouches domestiques.

 

S’il était le premier à éponger mes larmes ; à assouvir mes envies de slows collés et à me saluer au réveil, passer en deuxième était inconcevable. Malheureusement, les lectures en ligne et les tutoriels me scotchaient à mon écran, obnubilant mon esprit.

 

Mes premiers examens ont été un désastre. Je sentais mon pouls accélerer lorsque j’étais prête à appuyer sur le bouton « commencer ». Le chronomètre allait alors s’enclencher et aucune pause n’était possible jusqu’à la remise du travail. Je savais que j’avais besoin de chaque seconde possible pour réussir. Ma grosse patate jaune, trop gentille et trop sensible, pouvait sentir mon angoisse. Comme lorsque je pleurais, je pouvais compter sur lui pour flairer la grande émotion qui m’habitait. Arthur devenait alors une plaie, une des dix plaies d’Égypte, même. Et on dit que ce peuple vénérait les félins… Pfff.

 

Mon chat venait m’enquiquiner amoureusement, dès que mon test avait débuté. Je pense que mon stress dégageait une odeur de peur qui activait son mécanisme du sauveur. Le gros roux venait me cajoler, se frotter contre moi, passer son museau contre mon menton. Il pianotait sur le clavier, créant des erreurs, effaçant mes réponses…

LA C.A.T.A. (J’y lis le mot CAT, d’ailleurs.)

 

J’ai rapidement pris deux bonnes habitudes : prendre de grandes respirations avant les examens en ligne… et foutre mon matou dehors.

 

Sa revanche s’est exprimée à la deuxième session. Un manuel d’exercices relié m’offrait des heures d’activités sans mon ordinateur. Un grand plaisir pour nous deux. J’avoue avoir un faible pour l’odeur de l’encre, le bruissement des pages, la sensation du papier sous les doigts. Arthur était du même avis. Au point de me demander si de l’herbe à chat n’avait pas été ajoutée à la fibre du papier du manuel.

 

Ce livre est devenu NOTRE livre. Le terrain neutre de mes études, le parc récréatif en 500 pages, le manuel du bonheur. Je me suis mise à colliger une série de photo le montrant couché ou assis sur le volume, dans toutes les déclinaisons possibles, tellement sa fascination et son attirance pour ces feuilles reliées étaient frappantes. Les images parlent d’elles-mêmes : Arthur l’intello.

















































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