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17 - ÉPILOGUE (ARTHUR)

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Dernière mise à jour : il y a 7 jours


Je n’ai pas écrit sur mes chats depuis plus de 7 mois. Avant d’entamer une nouvelle série de blogues, je sens le besoin de faire le point une dernière fois parce que tellement de choses ont changé.

 

Arthur est parti le 15 juillet dernier. Les semaines précédentes, sa santé avait graduellement périclité. Selon mes recherches sur le web, ses symptômes correspondaient à un cancer. Il avait seulement 4 ans. Je l’ai alors bercé doucement et j’ai discuté avec lui des choix qu’on devait faire. Sa mort prochaine était inéluctable. Il pouvait disparaitre dans la nature — qui vit par l’épée meurt par l’épée — ou finir ses jours sans douleur, artificiellement, dans une clinique.

 

La nuit suivante, des renards ont hurlé, mais c’est le vétérinaire qui a répondu à l’appel en premier au matin. Un client venait d’annuler sa visite, on avait une petite fenêtre pour se rendre. J’ai appelé mon chat, qui passait maintenant presque tout son temps caché dans les buissons sous les arbres du terrain. Il était devenu maigre et fuyant, n’acceptant que les caresses très douces, comme si sa peau en entier le faisait souffrir. À ma surprise, il est sorti du bois en courant. Je l’ai installé dans l’auto, en espérant me tromper à propos du diagnostic et pouvoir revenir avec lui dormant dans son panier.

 

Arthur est resté très calme pendant le rendez-vous. On aurait dit qu’il sentait sa délivrance approcher et qu’il acceptait son destin. Rien ne pouvait plus le sauver. Il est mort sur mes cuisses, en ronronnant jusqu’à la fin. J’aime imaginer qu’il voulait partir de cette façon. Je l’ai enrobé de la chemise que je portais par-dessus ma robe et c’est ainsi couvert qu’il est rentré chez lui, immobile sur le siège avant.

 

À la maison, j’ai coupé quelques branches basses des grands mélèzes pour me frayer un passage en dessous. Entre de grosses racines, j’ai fait un trou profond. Les torrents de larmes salées et amères que j’ai versées dans le sol m’ont presque fait craindre de tuer les arbres.



 

Le bruit du vent dans les branches aux aiguilles molles était tellement apaisant que j’ai décidé plus tard d’agrandir la trouée près du tronc. Je me suis fabriqué un petit banc avec du bois de grève que j’ai installé près de la plaque marquant son lieu de repos. Léontine et moi avons pris l’habitude pour le restant de l’été d’aller visiter Arthur. Je buvais un café sur le banc tandis qu’elle jouait avec les cocottes tombées.


Ainsi soit-il. A...

 




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